16 janvier : Papeete - Los Angeles - Portland, Or (7 520 km en avion)

Le beau Boeing Dreamliner de Air Tahiti Nui (nui=grand, iti=petit) est au 2/3 vide, un truc incroyable, jamais vu depuis les coefficients de remplissage supérieurs à 90% grâce à l'avènement des bas-coûts et d'internet ; résultat, à peine la porte fermée, les habitués se sont répandus sur les sièges vides, sans nous. M'enfin, nous avons pu/du dormir un max de l'ordre de 3h sur un vol de 7h1/2...

C'est que nous avons vite repéré, dans les films proposés, deux versions des Révoltés du Bounty, et nous les avons visionnées toutes les deux ! Celle de 1962, avec Trevor Howard et Marlon Brando, bien de son temps car beaucoup trop caricaturale et manichéenne, avec des uniformes de marine blanc impeccables et des officiers rasés de près tous les jours ; mais surtout celle de 1984, avec Anthony Hopkins, excellent, dans des décors crédibles et plus réalistes. En fait, ça tombait très bien car tout se passe à Tahiti ! En gros, le Captain Bligh est envoyé par George IV à Tahiti pour aller chercher des plants d'arbre à pain et les rapporter à la Jamaïque dans le but de nourrir pour pas cher les esclaves des plantations de canne à sucre... Le Bounty débarque donc à Tahiti au milieu des piroguiers déchaînés et des vahinés déhanchées... Mais voilà, Bligh est un grand marin, et il veut absolument 'circumnaviguer' le globe pour rentrer, ce qui impose de franchir le Cap Horn... Or ceci ne plaît pas du tout à son second, Fletcher Christian, qui, poussé par la majeure partie de l'équipage, et surtout désireux de retourner à  Tahiti voir sa belle, se saisit du navire et abandonne sur une chaloupe le Caitaine et quelques fidèles : c'est la fameuse mutinerie du Bounty.

Arrivée Los Angeles vers 9h30 : 16°, c'est supportable, mais 2° à Portland... où nous ne partons qu'à 18h20. M'enfin, les formalités d'entrée ont fait ce qu'elles ont pu pour nous retarder, et puis nous mangeons un morceau, et puis nous sommeillons un peu...

Le dé-paysement, au sens propre du terme, est assez brutal : hier la douceur des îles, par 30° et en français, avec des prix en Francs Pacifique, et TTC ; aujourd'hui l'hiver des Rocheuses, par 0° et en anglais, pardon en étatsunien, avec des prix en dollars, et toujours hors TVA... C'est quand même assez paradoxal que le pays champion du 'comportement économique rationnel du consommateur', à savoir la décision d'achat en fonction d'une comparaison entre les prix, soit le seul au monde où les prix affichés ne sont jamais les prix payés effectivement ! Impossible ici de faire un dernier achat en fonction de ce que l'on sait avoir en poche. Ou de préparer l'appoint. Enfin bref, c'est différent d'ailleurs.

Finalement, nous ne sommes partis que passé 20h, après un changement de vol, trois reports de départ et cinq changements de porte d'embarquement. Tout ça par la faute de... l'hiver, et du brouillard givrant sur la côte pacifique. Arrivée Portland prévue 22h30.

En fait, 23h. Jon nous y attend avec son grand sourire et ses bras grand ouverts. Puis Lorri et la voiture, et finalement leur jolie maison "à 15 minutes de l'aéroport mais pas sur les trajets aériens", à travers un ensemble de grandes avenues boisées, et une atmosphère de brume d'hiver (il fait 0°) très caractéristique de Portland (agglo d'1 million et plus) où il ne tombe pratiquement pas de neige, nous dit-on.

Nos hôtes nous montrent nos quartiers, en fait tout le sous-sol aménagé, magnifique, et nous éteignons notre lampe à 23h59, soit 24h pile après avoir quitté Tahiti...

A demain