18 décembre : Auckland (2)

   

   

   

Au réveil, depuis notre 7ème étage, brouillard général sur la ville, plutôt frisquet (10°!), et du vent... Plus de doute : je me suis trompé d'un bon mois quand j'ai esquissé ce voyage sur décembre-janvier... et j'aurais du écouter Sue qui plaidait pour un janvier-février... Oui mais c'est trop tard, et il va falloir faire avec...

Et justement, nous avons depuis deux jours une correspondance soutenue avec Sniffy qui, en bonne archiviste/généalogiste de la famille, a retrouvé la trace de leur arrière-arrière grand-père maternel à Sue et à elle, un certain Frederick Samuel Spinks (1840?-1900?), qui s'était illustré (citation à l'appui) dans les guerres Maoris entre 1864 et 1867 ! Voilà précisément de quoi donner à notre séjour dans l'île du Nord un sens inattendu, sens qui tombe à pic pour remplacer la contemplation béate (sous la pluie) des sites naturels vantés par tous les guides, décrits par Tolkien, et... encombrés de Chinois. A nous la côte sud-ouest et Taranaki (New Plymouth...) !

Mais ça c'est demain, et en attendant demain nous repartons à la découverte d'Auckland, sous un ciel amélioré, mais accompagnés d'un vent à décorner les... béliers.

Construite sur une cinquantaine de collines (qui sont autant d'ex volcans), Auckland n'est pas faite pour les cyclistes, et on ne trouve vraiment le plat que sur l'extrémité nord reconquise sur l'océan, où se trouvent maintenant le grand port et ses nombreux quais et bassins. Mais ces ondulations ajoutent à son charme : restes du passé Victorien coexistant avec de beaux gratte-ciels modernes, superbe parc Albert jouxtant l'Université, propreté partout, et urbanisation civilisée. Au passage nous croisons un monument coloré à la mémoire des suffragettes, plus efficaces semble-t-il qu'ailleurs puisque la NZ a adopté le suffrage vraiment universel dès... 1893, bien avant tout le monde (même si, parait-il, il s'agissait d'une erreur...).

Sue ayant repéré (dans un guide posté de France pour cause de poids du sac...) une certaine Food Alley, avec un grand choix de stands asiatiques, nous y dégustons notre lunch pour pas cher et très bon. Pour digérer, nous continuons toujours à pied vers le port, en partie inatteignable pour cause de travaux, mais suffisamment tout de même pour nous permettre d'admirer les énormes yachts privés battant presque tous des pavillons de complaisance (Bikini, Marshall, Samoa, Tonga, Cayman,..). Magnifique, malgré l'indécence. Du Pier n°1 nous faisons une petite excursion en ferry puis à pied sur la presqu'île de Devonport (15' de traversée), banlieue résidentielle élégante et friquée.

Nous rentrons enfin chez nous vers 19h, après plus de 8h à battre la semelle, sous un ciel de plus en plus bleu et un vent de moins en moins fort, ravis de notre balade. Un autre bon point pour la NZ : toilettes publiques omniprésentes, gratuites et très propres, soit la marque d'un degré de civilité, voire même de civilisation, indiscutable.

Pas vu beaucoup de 'gens normaux' (Maori signifie 'normal') tout au long de cette journée, seulement tous les autres (pakeha), de quoi nous donner envie de creuser la question de la coexistence entre communautés. A première vue, elle nous semble quand même moins impossible, et donc a priori moins inexistante, qu'en Australie...

Autre point intéressant, et peut-être révélateur : nous avons pris un café ce matin tout près de chez nous dans un endroit nommé Rationalist House, siège de l'Association des Rationalistes et Humanistes de NZ (...), dont le bulletin faisait ressortir la 'chute libre' du nombre de gens se disant chrétiens en NZ (33% au dernier recensement contre 46% en 2014), chiffre à rapprocher des 56% en Australie annoncés à la TV ce soir.

Lessive à la laverie de l'hôtel, diner en chambre, couchés pas trop tard.

A demain