10 décembre : Balgal Beach - Cannonvale (330 km en voiture)

   

   

Grande nuit (12h !) suivie d'une non moins grande grasse mat', nous en avions vraiment besoin. Grosse pluie tropicale cette nuit - tambourinant sur le toit en tôles ondulées -, ciel chiffonné ce matin quand nous quittons Balgal Beach en direction du sud.

Premier arrêt dans une aire commerciale au bout d'une heure environ, vers midi et demi, pour quelques courses - chez Coles naturellement ! - suivies d'un brunch, pendant lequel nous regardons passer les clients aussies... Tiens - je rêve ? - arrive un homme, blanc, d'une 50aine, qui marche... pieds nus dans le mall ! Et puis, plus tard, en voici un autre, plus jeune, en uniforme militaire, le chapeau/casque à larges bords vissé sur la tête... Ce qui nous fait penser à l'extraordinaire et héroïque contribution du corps expéditionnaire ANZAC (Australia & New Zealand Army Corps) à l'occasion des deux guerres mondiales (plus forte proportion de morts et blessés de tous les alliés)... Comment pouvaient-ils, en ces temps de courrier maritime pour toute communication, se sentir suffisamment proches et motivés pour envoyer leurs jeunes hommes se faire tuer à l 'autre bout du monde ? Certes, me répond Sue, mais l'Empire Britannique était encore d'une telle réalité quasi quotidienne (liens familiaux, attachement à la Reine, alimentation importée, etc) que cela devait sembler presque normal... Moi : mouais, mais quand même...

La route (Bruce Highway) défile, dans un paysage un peu désolé, steppe de broussaille desséchée et d'eucalyptus clairsemés de différents aspects (il en existe ici, sur leur terre natale, près de... 700 espèces !), dont certains muent comme de véritables reptiles, perdant peu à peu leur écorce en grands lambeaux noircis qui laissent apparaître un tronc et des branches d'un blanc laiteux aux allures dénudées... La sécheresse actuelle est en effet la plus longue jamais enregistrée dans le coin : chacun son réchauffement...

Tout près de la route, d'un bout à l'autre de notre itinéraire, sur les 1700 km entre Cairns et Brisbane, courent les rails d'un chemin de fer un peu rouillé bien que toujours en service : 2 ou 3 trains de voyageurs par semaine, mais davantage de fret ; à la pleine saison, les rails servent aussi aux 'cane trains' transportant les cannes à sucre jusqu'à la raffinerie.

Justement voici à nouveau quelques champs de canne, et des vergers de manguiers auxquels nous faisons fête (fruits tombés). Et puis le paysage change peu à peu, nous retrouvons un peu les environs tropicaux de Cairns : collines boisées, palmiers, cocotiers même, jolies maisons coloniales. Et nous voici à Cannonvaĺe, petit village de bord de mer où nous avons RV avec Philippe Cassagne, émigré de notre quartier de Tarbes !

Philippe a 35 ans, un beau sourire, des yeux rieurs. Il est le fils aîné de Claudine, institutrice en retraite et amie de Tarbes. Lui et son frère cadet Denis, également émigré ici et que nous allons aussi rencontrer dans 2 ou 3 jours, ont eu il y a une dizaine d'années le même appel du large,  la même aspiration à vivre loin des tracasseries et chamailleries françaises, en fait européennes, et, après un petit tour en Nouvelle Zélande se sont tous deux établis sur la côte est du Queensland, celle de la Grande Barrière de Corail, celle des plages enchanteresses et des îles paradisiaques, celle précisément que nous suivons. Philippe est 'head housekeeper' dans un hôtel, s'assurant que tout fonctionne toujours dans tout l'établissement, un travail prenant (6h-15h, 6 jours par semaine) et qui lui convient bien ("Denis, cuisinier, et moi nous avons la grande chance de pouvoir choisir nos employeurs !"), même s'il songe de plus en plus à se reconvertir en électricien. Sur place depuis 5 ans, il a déjà un visa permanent, mais a demandé la (double) nationalité et va passer le test très bientôt. Il a pu obtenir un prêt bancaire pour s'acheter un très joli appartement dans une petite résidence fleurie et 'palmière', où il a deux 'flat-mates' (colocs) également émigrés. Après avoir longuement bavardé sur sa terrasse avec sa maman Claudine... en vidéo-téléphone (Messenger de Facebook), nous partons avec lui marcher sur le bord de mer, d'où l'on peut souvent apercevoir des tortues, puis jusqu'à Airlie Beach, le village voisin en continuité avec Cannonvale, où nous prenons un pot avant de le ramener chez lui pour un coucher tôt qui nous convient aussi très bien. Il a tenu, en souvenir des services de traduction de Sue, et malgré nos efforts pour le rembourser, nous offrir la nuit dans un 'resort' du lieu, Seabreeze ! Un peu le monde à l'envers... Merci encore, gentil Philippe !

A demain

Comments

[Philippe]

Merci à vous d'avoir prit le temps de passer me voir, ce fût un réel plaisir de vous rencontrer. Merci encore d'avoir participé à la réalisation de mon rêve. Je vous souhaite un bon voyage, plein de belles rencontres et espère vous revoir un jour.